🚀 RITA, c'est fini...
Décembre 2025 marque un moment important pour tout le Centre LGBTI de Grenoble, la fin de l'Association RITA.
RITA est née en 2013 mais c'est au sein du Pôle Santé de l'ASSPA (asso dont sont nées RITA et Ancrage), à l'époque association membre du Centre LGBTI, que naissent les prémices de RITA dès le début des années 2010.
Voilà comment se définissait RITA :
"RITA est une association féministe de santé communautaire, créée par des personnes trans et/ou intersexes et à destination de toutes les personnes trans et/ou intersexes et/ou en questionnement.
Nous militons pour la dépathologisation de nos vies et de nos parcours, et revendiquons pour chacun·e le droit à l’autodétermination, dans la mesure où personne ne peut savoir mieux que nous-même comment se définir.
Nos parcours sont multiples.
Nous luttons pour permettre l’accès à de meilleures conditions de vie pour toutes les personnes trans et/ou intersexes, proposant notamment des sensibilisations, des formations et des accompagnements à destination des professionnel·le·s interlocuteur·ice·s potentiel·le·s de nos communautés."
RITA a été la première association Trans et Intersexe à Grenoble, et la première association de Trans et Intersexe à revendiquer le terme de “santé communautaire”.
A l'époque, beaucoup de choses étaient à construire à Grenoble. La communauté LGBTQIA+ était en grande majorité composée de personnes cis, tout comme le mouvement féministe. La méconnaissance, voire l'hostilité, à l'égard des personnes trans étaient souvent de mise et le Centre LGBTI de Grenoble n'était pas une exception.
Les membres de RITA ont dû batailler pour que l’association puisse être acceptée comme membre du centre et s'y faire une place (malgré les luttes en interne pour l'ajout récent du "T" dans le nom du Centre qui s'appelait jusqu'alors "Cigale, Centre Gay et Lesbien").
L'accès aux soins pour les personnes trans était particulièrement difficile et entravé (la situation est bien sûr toujours loin d'être idéale), l'accès aux traitements hormonaux relevait alors quasiment de l'impossible.
Les personnes trans se refilaient les quelques noms de spécialistes qui acceptaient de les prendre en charge, et il n'y en avait aucun·e à Grenoble.
Les soignant.es n'étaient pas formé.es ce qui donnait lieu à des discriminations et violences quasi systématiques, comme c'était le cas dans toutes les administrations nécessaires de côtoyer pour accéder à ses droits, ainsi que sur les lieux d'études ou de travail.
A l'époque également, le DSM (Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux), classait les transidentités dans les maladies mentales. La psychiatrisation tenait donc un rôle central dans les parcours trans, basée sur des rôles hétéronormés très enfermant et souvent très éloignés des réalités vécues par les personnes trans.
Les changements de prénom et de la mention de sexe à l'état civil exigeaient des procédures complexes et humiliantes.
On rappelle que pour le changement de mention de sexe, les personnes devaient notamment être stérilisées jusqu'en mars 2017 (avec le décret d'application de la loi de novembre 2016).
RITA a mis en place des permanences bimensuelles collectives d'accueil et d'information qui réunissaient de nombreuses personnes souvent venues aussi des départements limitrophes.
Des soirées dédiées aux proches ont été proposées tous les deux mois.
Des formations "Accueil et accompagnement des personnes trans" ont été données pour plus de 250 professionnel·les du social, de l'éducation, du médical, etc. et des formations à l'initiation et au suivi des traitements hormonaux (en collaboration avec le Planning Familial 38) ont été données auprès de plusieurs dizaines de médecins généralistes.
Des centaines de rendez-vous individuels ou familiaux d'écoute, d'accompagnement et d'orientation ont été effectués.
Pendant le Covid, les permanences et les accompagnements se sont poursuivis par tous les moyens : en ligne, par téléphone, rendez-vous individuels organisés dans les parcs, etc.
RITA a pu coordonner la distribution de colis alimentaires et de produits d'hygiène aux personnes les plus en difficulté.
RITA a porté l'organisation du TDOR (Trans Day Of Rememberance) à Grenoble de 2014 à 2024.
Et tout ça bénévolement, sans jamais toucher aucune subvention.
RITA au Centre LGBTI :
Le Centre LGBTI de Grenoble doit beaucoup à RITA pour l'ajout des T puis I dans son nom.
Rita a œuvré activement pour que l'ATFAG (devenue Déviations) intègre le Centre LGBTI.
Au sein du CA, les membres de RITA ont contribué à porter des positions politiques importantes, notamment sur des questions anti-racistes et anti-impérialistes.
RITA a ouvert des places lors de ses formations aux bénévoles de la Commission Asile et Exil du Centre LGBTI. L'association et la Commission ont beaucoup travaillé en partenariat pour l'accompagnement des demandeur.euses d'asile trans.
Enfin, les membres de RITA faisaient partie des chevilles ouvrières du Centre LGBTI (nombreuses prises de mandats et important travail invisible).
Autres partenariats et engagements :
RITA était une association motrice de la Fédération Trans et Intersexes et ses actions avaient un rayonnement bien au-delà de Grenoble.
Elle a fait un travail de partenariat pendant 10 ans avec le Planning Familial 38, a participé au festival de cinéma documentaire le Monde au Coin de Rue et à la programmation LGBTQIA+ du festival de films de Douarnenez.
Par leurs actions, les membres de RITA ont véritablement sauvé des vies, et en ont amélioré beaucoup d'autres.
Pour témoins, les nombreux messages de remerciements que l'on a pu entendre notamment lors du 1er rassemblement de la contre-offensive trans en mai 2024. Que vous pouvez consulter dans le podcast de l'émission Micro-ondes sur Radio Campus Grenoble )
RITA va nous manquer, mais ce que cette association a apporté individuellement et collectivement reste bien présent.
Des ressources restent disponibles sur le site de RITA (pas totalement à jour il est vrai).
Comme on a pu le voir lors du dernier TDOR, le flambeau est repris par plusieurs assos et collectifs communautaires.
Longue vie au soin communautaire et à la lutte pour les droits et l'émancipation de tou.tes, selon ses choix !
Le Centre LGBTI de Grenoble 🚀
🌈 Venez à la projection gratuite de "Si je meurs ce sera de joie" par Vues d'en Face le 15 octobre à 19h au Centre LGBTI !
Retrouvez la description du documentaire sur le site internet de Vues d'En Face.
Et ici le programme entier du festival.
Les associations et commissions du Centre LGBTI vous donnent rendez-vous au forum des associations et des Sports de Grenoble, le 6 septembre de 10h à 17h au Palais des Sports de Grenoble. Nous serons ravi·e·x·s de vous présenter nos activités et nos actions tout au long de cet événement phare de la rentrée 2025. En espérant vous y voir nombreuses, nombreusex et nombreux !
Retrouvez toutes les informations pratiques de l'événement ici.
En mai 1994, 4 associations (Les Voies d’Elles, Young Gays, David et Jonathan et Rando’s) décidaient d’unir leurs forces et de créer ce qui à l’époque s’appelait CIGALE (Collectif Interassociations GAys et LEsbiennes).
Aujourd’hui, Le Centre LGBTI de Grenoble (comme il s’appelle depuis 2013) a bien grandi !
Après de nombreuses années passées dans un tout petit local, nous avons depuis 2019 un lieu bien plus grand qui nous permet de développer les activités de la quinzaine d’associations et commissions qui constituent désormais le Centre LGBTI.
30 ans ça se fête !
Vous avez été un peu plus de ... personnes à venir célébrer cet anniversaire, du 19 avril au 17 mai 2025, à travers de nombreux événements distribués sur 4 dates clés . Merci à toustes pour ces moments riches en convivialité, en émotion et inspirants !
Revivez 3 des temps-forts des 30 ans du Centre LGBTI de Grenoble en podcast dans l'émission Microondes sur RadioCampus 90.8 Grenoble:
https://campusgrenoble.org/podcast/les-30-ans-du-centre-lgbti-de-grenoble/